Les activités humaines en relation avec des animaux et leurs conséquences (et pourquoi on devrait les arrêter)

Elevage (industriel) (mammifères, oiseaux et reptiles) pour leurs peaux (cuir) et fourrure, laine, duvets (plumes d’oie), soie etc.
Duvet d’oie
On peut bien sûr plumer des carcasses mais des plumes provenant d’animaux vivants sont considérées comme de meilleure qualité. Bien qu’en Europe le plumage d’animaux vivants soit interdit, il est couramment pratiqué en Chine (PETA a montré tout récemment des images très choquantes du plumage d’oies vivantes en Chine).

Le plumage devrait se faire uniquement durant la mue naturelle des jeunes oies pour ne pas blesser les animaux et causer un stress inutile. Une jeune oie née au printemps peut être plumée lors de sa première mue vers l’âge de 9 à 10 semaines et ensuite 6 à 7 semaines plus tard. Une fois adulte, les oies peuvent être plumées 3 à 4 fois par an, chaque fois qu’a lieu leur mue naturelle.

Le plumage devrait se faire dans des conditions calmes parce que le stress et la crainte peuvent rendre le plumage difficile (de leur fait, les plumes adhèrent davantage à la peau). On devrait utiliser uniquement des plumes provenant de la poitrine, du ventre et du dos de l’animal. Pas de plumage des ailes, de la tête, du cou et de la queue. On doit plumer dans le sens de la pousse des plumes et pas à contre-sens. 
Tout ça pour la théorie ….. en pratique le plumage à vif s’avère être scandaleusement douloureux comme l’ont révélé des séries de documentaires suédois en février 2009. Ils ont saisi le procédé choquant dans une ferme d’oie hongroise. Le film montre des oiseaux sur leur dos hurlant et se débattant pour se libérer de leurs persécuteurs pendant qu’on leur arrache leur duvet à triple vitesse. Ensuite, plusieurs oiseaux restent paralysés par terre avec des larges blessures dans leur chair. Les oiseaux qui présentent de larges entailles sont recousus avec les moyens du bord sans anesthésie sur place par les mêmes ouvriers qui ont causé les dégâts. Le documentaire estime que 50 à 80 pourcent du duvet du marché mondiale sont plumé de cette façon. Les vétérinaires et même les éleveurs d’oie pensent que cette pratique est « extrêmement cruelle » , surtout le plumage lui-même et le fait d’attacher les  pattes des oiseaux par dessus leur dos. 

De tels films et la mauvaise publicité qu’ils génèrent ont choqué quelques fabricants de produits qui utilisent du duvet et des plumes ce qui les a incité à créer les Normes Responsables du Duvet http://responsibledown.org/ Mais même si ces normes s’appliquent spécifiquement aux oiseaux aquatiques, elles ne sont pas impératives et seulement des recommandations, par exemple que les oiseaux aient accès à l’eau pour des raisons comportementales. Un autre problème majeur c’est que, même avec les meilleures intentions du monde, il est extrêmement difficile de surveiller toutes les conditions. PETA  l’a découvert en 2015 pendant une enquête en Chine quand ils ont constaté que le plumage à vif était toujours répandu même chez les fournisseurs des fabricants qui appliquent les normes RDS.

La méthode de plumer des oies vivantes est interdite en Europe parce qu’elle ne se conforme pas aux dispositions de l’Article 3 de la directive du Conseil 98/58/EC qui exigent que « les Etats membres doivent prendre des mesures pour s’assurer que les propriétaires ou détenteurs prennent toutes les mesures raisonnables pour assurer le bien-être des animaux dont ils ont la garde et de s’assurer également qu’on leur inflige pas des douleurs, souffrances et blessures inutiles ». L’Union Européenne est un des contractants de la Convention Européenne pour la Protection des Animaux détenus à des fins d’élevage du Conseil de l’Europe. Les deux, la Convention et ses dispositions à appliquer qui sont spécifiées dans plusieurs recommandations font partie de la Loi Européenne. 

La Recommandation pour les oies adoptée en 1999 prévoit en son paragraphe 3, article 23 que « des plumes y compris des duvets ne devront pas être arrachés sur des oies vivantes « . Pourtant, « recueillir » ou « récolter »  les plumes d’oiseaux vivants semble être acceptable (voir Report Scientifique de l’EFSA Panel sur la santé et le bien-être animal (AHAW) ). Cela diffère du plumage car c’est effectué pendant la période normale de la mue et on récolte uniquement des plumes mures. Elles peuvent seulement être enlevées en brossant ou peignant, les retirer est interdit. 

Il y a deux problèmes majeurs ici : cela ne résout pas le problème de la manipulation et de la contrainte durant le procédé et toutes les oies ne muent pas exactement au même moment et pas toutes les plumes ne sont mûres au même moment non plus. Alors, soit les oies doivent être attrapées et manipulées à plusieurs reprises ce qui représente un stress considérable pour les oies, ou alors les ouvriers qui ramassent les plumes le font en une fois, qu’elles soient mûres ou pas. 
Nous soupçonnons que, comme les ouvriers sont payés à la quantité de duvet qu’ils ramassent et non à la quantité d’oiseaux qu’ils manipulent, ils doivent être fortement tentés d’arracher les plumes non mûres en même temps qu’ils récoltent les autres. Mais on devra également prendre en compte qu’à part les blessures et la souffrance apportées aux oies et canards par l’industrie du duvet et de la plume, ils fournissent un profit non négligeable comme sous-produit de l’industrie de viande et de foie gras. L’argent gagné par la vente de duvet et de plumes pourrait faire qu’une entreprise de viande et de foie gras soit profitable ou fasse faillite. Alors si vous voulez arrêter l’exploitation d’oies et de canards, arrêter l’achat de produits en duvet et plumes est une excellente stratégie. 

Mise à jour juillet 2016 
PETA a récemment publié une liste de marques qui ont décidé de ne plus utiliser du duvet:
Boohoo
Burton 
Cath Kidston
Dorothy Perkins
Dr. Martens
Evans
Hobbs
Miss Selfridge
Nigel Hall Menswear
Oasis
Outfit
Primark
Topshop et Topman
Wallis
Warehouse
Whistles
White Stuff

Source: PETA 

(Merci à Marilou van der Dussen pour la traduction en français)