Les activités humaines et leurs implications en ce qui concerne les animaux (et pourquoi il faut changer la donne).
Les animaux familiers
(Merci à Susan Kershaw pour la traduction en français)
Eh bien, je vais avoir du mal à écrire ce texte sans avoir l’air hypocrite et égoïste: j’écris avec un chat sur mes genoux.
Alors, comment justifier « la possession » d’animaux familiers? Il y a longtemps, les chats et les chiens ont accepté de vivre avec les êtres humains dans une relation mutuellement bénéfique. Au début, les chats et les chiens étaient encore capables de survivre et de prospérer à l’état sauvage. Malheureusement, avec le temps, les êtres humains se sont mis en tête de se croire supérieurs à leurs animaux de compagnie et au lieu de les traiter comme des égaux, ils ont fini par les considérer comme leur propriété à en faire comme bon leur semble. Cette attitude a même été érigée en loi dans certains pays où les animaux sont considérés comme des objets, non comme des êtres vivants.
Il en résulte qu’aujourd’hui, à cause de l’élevage sélectif, nous avons maintenant des animaux de compagnie qui auraient du mal à survivre dans la nature, tellement ils ont été modifiés et sont devenus dépendants de l’être humain. Cette dépendance nous porte à croire qu’il est acceptable d’avoir des animaux de compagnie à condition de les garder dans le respect des cinq libertés de la vie animale :
- La liberté de vivre à l’abri de la faim et de la soif. L’accès libre à de l’eau fraîche et un régime alimentaire qui confère santé et vigueur.
- La liberté de vivre à l’abri de l’inconfort. Provision d’un abri où l’animal peut se reposer en confort.
- La liberté de vivre sans douleur, blessure ou maladie, grâce à la prévention, le diagnostic rapide et des soins adaptés.
- La liberté d’exprimer la plupart des comportements normaux de l’espèce par la provision de suffisamment d’espace, d’installations adéquates et la compagnie d’autres animaux de la même espèce.
- La liberté de vivre sans peur et détresse par la provision de conditions de vie qui préviennent la souffrance mentale.
Le respect de ces cinq libertés nécessite la connaissance des besoins de l’espèce d’animal dont il s’agit et l’argent pour subvenir à ses besoins: il faut pouvoir payer la nourriture, les vaccins de routine et les soins vétérinaires. Malheureusement, soit on surestime souvent ses capacités, soit on sous-estime le coût et le temps requis. Il en résulte que les animaux et leurs propriétaires sont tous les deux malheureux. Dans les cas les plus extrêmes, des animaux peuvent être négligés ou même tout simplement abandonnés. Les pires abus semblent être commis envers des animaux qui sont victimes de la mode ou qui sont considérés comme symboles de prestige : des tortues, des poissons clown et des chats et chiens de pure race, par exemple. Qu’au cours des années on ait pu élever des chats et chiens avec des problèmes de santé congénitaux, simplement pour qu’ils soient conformes à un standard arbitraire de beauté ou de forme est vraiment un signe frappant de la bêtise humaine. Le facteur "snob" associé avec des chiens de race aboutit à des élevages abusifs de chiots où des chiens de race servent de machines à fabriquer des chiots et sont gardés dans des conditions atroces pour fournir à l’acheteur naïf un chiot qui est probablement consanguin, mal élevé et susceptible à des maladies.
Les chats sont aussi victimes d’élevage incontrôlé, non seulement de façon commerciale mais aussi à cause de propriétaires irresponsables qui n’ont pas l’intention de faire stériliser leur chatte et ne prennent aucune précaution pour l’empêcher de devenir gestante. Il y a aussi des propriétaires qui croient à tort à l’idée reçue qu’il faut qu’une chatte ait une première portée avant d’être stérilisée. Le plus souvent, les chatons ne sont pas les bienvenus et on a du mal à les faire adopter. Si l’on n’arrive pas à les placer, ils risquent d’être tués ou lâchement abandonnés dans la nature, ce qui les condamne à mourir de froid, de soif, de faim, de maladie ou de prédation.
Une autre habitude effroyable des êtres humains est la mutilation des animaux pour nos propres fins: couper les queues et les oreilles des chiens est fait le plus souvent pour des raisons cosmétiques, sans bénéfice pour l’animal. Ces pratiques ont été interdites dans beaucoup de pays. Encore pire est le dégriffage (onyxectomie) des chats qui implique l’amputation de toutes leurs doigts. A part la douleur et les risques associés à l’anesthésie, la perte de sang et l’infection, le chat en est handicapé pour se défendre et pour se déplacer librement. Franchement, si vous voulez un chat qui ne griffe pas, vous ne voulez pas un vrai chat mais un jouet en peluche ! Heureusement, dans beaucoup de pays, la mutilation cosmétique des animaux est interdite.
Nous considérons qu’il est acceptable de garder seulement des animaux domestiques comme animaux de compagnie. Cependant, il faudrait tout de même en contrôler le commerce. Tous les animaux devraient être identifiés avant la cession et être stérilisés pour prévenir des naissances non voulues. Le personnel impliqué dans la vente d’animaux devrait être strictement contrôlé. De l’aide devrait être offerte aux refuges pour animaux pour leur permettre de mettre à l’abri des animaux non voulus ou errants. Et le grand public devrait être pleinement informé de leurs obligations en tant que propriétaires d’animaux de compagnie.
Par contre, nous sommes totalement opposés à la garde d’animaux exotiques tels que les serpents, lézards, primates, crocodiles, lions, panthères et ainsi de suite, car il est quasiment impossible pour le propriétaire de leur offrir les cinq libertés. D’ailleurs, l’acheteur de tels animaux contribue très probablement au commerce illégal d’espèces en voie de disparition.
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