Activités humaines en relation avec des animaux et leurs conséquences (et pourquoi on devrait les arrêter)


Expérimentations scientifiques sur des animaux

Des chiens qui fument des cigarettes, des chats à qui on a implanté des électrodes dans la tête, des souris et des grenouilles qui sont disséqués en classe etc. : 10 millions d'animaux, allant des souris et des rats aux singes, sont sacrifiés chaque année ("sacrifiés" en langage de chercheur veut dire "tués") pour des expériences. https://speakingofresearch.cm/facts/animal-research-statistics/


Les animaux sont utilisés pour tester des médicaments, des produits de beauté, des produits ménagers et d'autres produits chimiques. Ils sont également utilisés pour la formation en chirurgie et en classe de biologie à l'école. Je pensais qu'il serait simple d'écrire cette page en condamnant l'utilisation des animaux pour des expériences, car les animaux qu'on garde en labo sont soumis à des conditions bien pires que ceux dans des zoos, des cirques ou des parcs aquatiques. Aux Etats Unis par exemple, les animaux qu'on utilise pour des tests sont exclus de la Loi sur le bien-être des animaux. Alors ils peuvent être gardés dans des petites cages dans un environnement sans stimuli et être soumis à des tests douloureux et même mortels. Si vous pensez comme moi que les animaux sont "sentients" il est évident qu'il faut bannir les tests sur animaux. Pourtant je pensais que vous, cher lecteur, méritiez une discussion plus approfondie qu'un simple "NON" dans le style de Ricky Gervais: "Cher peuple intelligent du monde, ne laissez pas couler du shampooing dans vos yeux. Cela mord vraiment. Là. C'est fait. Maintenant pour l'amour du ciel arrêtez de torturer des animaux."


Alors j'ai départagé les expériences sur les animaux en deux grandes parties: pharmaceutiques/éducatives et commerciales. Maintenant je verrai si elles sont utiles pour la société et moralement justifiables.

Commençons par les tests commerciaux ... Deux des plus horribles maltraitances d'animaux pour des raisons commerciales sont les tests des compagnies de tabac pour que les produits issus du tabac créent la plus forte dépendance possible et, comme mentionné précédemment par Monsieur Gervais, les tests de produits chimiques dans les shampooings très concentrés dans les yeux des lapins.

http://stoptestinghouseholdproductsonanimals.com/

info/draizetest

A mon avis, aucun de ces tests n'est justifiable, ni moralement ni par son utilité pour la société. J'ai, bien sûr, choisi deux des exemples les plus extrêmes, mais qu'est-ce qui justifie vraiment les tests des produits cosmétiques et de beauté sur des animaux dans des concentrations qui n'existent pas en réalité ? Pourquoi ne testerait-on pas le produit légèrement concentré directement sur des personnes et augmenterait-on progressivement jusqu'à ce que l'effet souhaité soit obtenu ou jusqu'à ce que ça cause des dommages? Et puis, les effets de ces tests sur animaux sont-ils identiques sur des êtres humains? N'oubliez pas que les animaux de laboratoires sont tenus dans des conditions atroces, qu'ils soient utilisés comme cobaye ou non, de sorte à éviter des frais considérables qu'aucun bénéfice obtenu par les tests ne puisse compenser.


Un autre test nommé LD 50 (dose létale 50 %) a été couramment utilisé. Par ce test comme son nom le laisse deviner on soumet les animaux à des doses de plus en plus fortes d'un produit jusqu'à ce que 50 % en meurent. C'est franchement ahurissant ! A quel but pratique pour ce monde peut-ce bien servir? Tout ce que nous devons savoir c'est qu'une substance est nocive, nous n'avons nullement besoin de savoir qu'elle est mortelle avant de prendre des précautions. Heureusement il s'est avéré maintenant que les résultats des tests LD 50 ne sont pas fiables car les animaux ne réagissent pas de la même façon que les humains, alors on ne le pratique plus. Malheureusement, ceci pour des raisons purement pragmatiques, sans tenir compte du bien-être animal.


Moi, j'en ai conclu que les tests sur animaux pour des produits commerciaux sont moralement définitivement non justifiés. Je ne crois pas non plus que ce soit vraiment utile. Il y a beaucoup d'autres alternatives aux tests sur animaux disponibles: "organes-sur-puces", culture de cellules qui réagissent comme la peau humaine, modélisation informatique simulant les systèmes biologiques humains, simulateurs de patient humain ... 

Vous pourrez trouver une liste complète ici  http://www.piscltd.org.uk/alternatives-approved-by-regulators/ 


En plus, les résultats des tests sur animaux ne peuvent servir que d'indication au sujet des effets sur les humains: à un certain stade il y aura des tests sur humains. Cela s'effectuera probablement avec des micro-doses et puis au fur et à mesure on augmentera les quantités tant qu'il n'y aura pas de dommages causés. Pourquoi pas tout de suite éliminer le stade des tests sur animaux et ainsi économiser du temps et de l'argent? On devrait aussi tenir compte de ce que même les humains réagissent différemment sur des produits chimiques et ce qui est sans danger pour une personne peut néanmoins avoir des effets imprévus sur une autre.

Ensuite qu'en est-il des tests à des fins pharmaceutiques/éducatives ? Les défenseurs des tests sur animaux avancent souvent que les progrès de la médecine moderne ont été en grande partie obtenus directement ou indirectement par des tests sur animaux. Même si cela semble convaincant on trouve difficilement des preuves que cela soit vrai. En réalité, il est possible que les tests sur animaux ont retardé l'introduction de médicaments et procédés nouveaux. C'est parce que les tests sur animaux prennent beaucoup de temps et qu'ils sont très onéreux. Et même si les tests sur animaux apportent des progrès, des tests sur humains sont toujours nécessaires avant que l'accord pour un nouveau médicament ou procédé ne soit donné.

Supposons que les années de tests sur animaux soient abandonnées et des tests sur des sujets humains soient effectués une fois que d'autres méthodes d'expérimentation aient été essayées, cela pourrait nous mener à ce que des traitements efficaces soient obtenus bien plus tôt et pourraient potentiellement sauver plus de vies que celles risquées dans la phase expérimentale. En plus, comme les tests sur animaux sont chers, cela représente un obstacle pour l'entrée de nouvelles compagnies sur le marché pharmaceutique: cela favorise les grandes sociétés existantes qui rencontrent ainsi moins de concurrence. Ces mêmes sociétés prétextent également le coût des tests pour les prix exagérément élevés et parfois même immoraux qu'elle demandent.


J'ai observé les sites qui sont en faveur des tests sur animaux, et il a été très vite clair pour moi qu'ils ne s'occupaient pas de la question de la sensibilité des animaux et ne tenaient donc pas compte de la souffrance infligée à des créatures sensibles. Il semble évident que si vous considérez les animaux comme des êtres sensibles il est tout à fait immoral de les utiliser pour des tests sans leur consentement après en avoir été informé. Si vous faites des tests sur animaux qui concernent uniquement des réactions physiques à la toxicité ou la sensibilité à la lumière etc. la question de la sensibilité animale n'a pas de pertinence directe sur le résultat du test et peut être ignorée. Aussi longtemps que les animaux réagissent de la même façon ou d'une façon similaire que des êtres humains on prétend que les résultats d'un test peuvent être utile.

Mais qu'en est-il des tests sur animaux pour des médicaments qui combattent la dépression, l'anxiété, le stress etc. ? Vous penseriez que si des animaux sont utiles comme cobaye pour ces médicaments c'est qu'ils sont "sentients" (sensibles) et qu'ainsi il serait immoral de les utiliser pour des test. D'un autre côté, si les animaux ne peuvent pas éprouver ces sentiments parce qu'ils ne sont pas "sentients" (sensibles), alors ces tests seraient forcément d'aucune utilité. Comment les chercheurs réagissent-ils devant cette contradiction? C'est simple: dans la documentation scientifique les animaux ne souffrent pas de dépression, d'anxiété, de stress etc. Ce qu'ils font, c'est qu'ils démontrent seulement un comportement similaire à l'anxiété, à la dépression et au stress. Voilà comment on justifie les expériences sur des animaux "sentients".

Si d'un autre côté nous observons rationnellement ces soi-disant comportements, nous verrons que ceci est un autre exemple du spécisme humain. Nous savons que plusieurs médicaments traitent la dépression de façon différente. Par exemple, quelques-uns en mélangeant différents neurotransmetteurs et, avant que ceux-ci ne soient approuvés pour la consommation humaine, ils ont été testés sur des animaux. Il est évident que les humains et les animaux de test doivent avoir hérité de quelques traits communs d'un ancêtre commun dans le passé pour que ces médicaments agissent sur les uns et sur les autres. Il semble relativement extraordinaire de prétendre que ces caractéristiques causent de la dépression seulement chez les humains tandis que chez les animaux il s'agit uniquement d'un comportement imitant la dépression. Selon la théorie de l'évolution les caractéristiques qui assurent une meilleure survie sont transmises plus fréquemment à la descendance. L'évolution a-t-elle créé toutes ces passerelles métaboliques et structures neurologiques des différentes espèces uniquement pour que finalement beaucoup de millions d'années plus tard les humains puissent en bénéficier et pas les autres espèces? Il est possible que quelques informations m'échappent ou que ma logique n'est pas la bonne (dans ce cas contactez-moi à nala85480@hotmail.com) mais il me semble que l'explication la plus simple est que ces caractéristiques transmettent la dépression, l'anxiété ou le stress, et non un comportement les simulant. Pour cette raison, les animaux doivent être sensibles.


Pour conclure, je pense que les tests sur animaux à des fins pharmaceutiques et éducatives sont moralement inacceptables parce que ce sont des créatures sensibles qui n'ont pas donné leur consentement informé au préalable. Je ne suis également pas convaincue de leur inutilité à cause des différences entre les animaux et les humains, ainsi qu'aux coûts et aux délais occasionnés.


(Merci à Marilou van der Dussen pour la traduction en français)