Anti-spécisme : Notre définition et les implications 
(Merci à Susan Kershaw  pour la traduction en français) 

Notre Définition d’Anti-spécisme
L’anti-spécisme est le concept éthique qu’il est immoral de justifier l’exploitation d’animaux ou la cruauté envers des animaux sous prétexte de leur appartenance à une espèce différente. Notre définition d’anti-spécisme n’est pas parfaite mais elle répond à la plupart des questions. Nous ne voyons pas l’intérêt de chercher une définition parfaite qui couvre toute éventualité. Ce qui importe pour nous est de faire face aux problèmes suscités par le spécisme. 
Les Animaux ne sont pas des êtres humains
Les animaux ne sont pas des êtres humains. Nous sommes tous d’accord là-dessus. N’empêche que les animaux sont des êtres sentients (on en reparlera à la prochaine page) qui souffrent de la douleur physique aussi bien que psychologique. Ils ont leur propre langage (parlé ou le langage du corps). Ils sont intelligents. Ils ont leurs propres aptitudes qui sont différentes des nôtres, voire meilleures: réfléchissez à l’odorat du chien et de la communication des éléphants sur de longues distances. Saviez-vous que les poussins sont capables de faire des calculs simples quand ils viennent tout juste d’éclore et que les poules peuvent apprendre à faire des numéros de spectacles plus facilement qu’un chien ?  Qu’est-ce qui nous donne donc le droit de traiter ces animaux différemment ou pire que nous ne le ferions pour nos animaux familiers ou que nous voudrions être traités nous-mêmes en tant qu’êtres humains ? 

Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu’on te fasse!
Est-ce que c’est  juste et moral de garder des animaux dans des conditions inadaptées à leurs besoins naturels (des truies et des poules en cage / des chiens enchainés ou en cage / des lions et des dauphins enfermés pour faire des spectacles), de leur infliger des procédures médicales et des mutilations (couper le bec / la castration / l’insémination artificielle / des expériences médicales) ou de leur faire subir des situations contre nature (séparation des veaux, des chevreaux et des agneaux  de leur mère / séparer des dauphins et des orques des membres de leur famille quand on les attrape dans la mer / élevage de bêtes pour la vente / gavage de canards et d’oies / élevage d’animaux destinés à devenir des machines de production (poules à viande /canards pour le foie gras / vaches belges bleues pour être abattues),  si vous ne voudriez pas subir vous-même ces conditions ou vous trouver vous-même dans une telle situation ? Des annonces comme cette mère humaine à quatre mamelles et 4 bébés dans une cage et la photo publiée sur le site de Cultura Inquieta , choquent beaucoup de monde mais ont la vertu de nous faire réfléchir, de nous rendre conscients de ce que nous faisons à tous ces êtres non humains.

Les cinq libertés des animaux 
En 1965 le gouvernement du Royaume Uni  a enquêté sur le bien-être des animaux de la ferme. Les résultats de cette enquête ont abouti à l’établissement de cinq libertés des animaux :

  1. La liberté de vivre à l’abri de la faim et de la soif. L’accès libre à de l’eau fraîche et un régime alimentaire qui confère santé et vigueur. 
  2. La liberté de vivre à l’abri de l’inconfort. Provision d’un abri où l’animal peut se reposer en confort.  
  3. La liberté de vivre sans douleur, blessure ou maladie, grâce à la prévention, le diagnostic rapide et des soins adaptés. 
  4. La liberté d’exprimer la plupart des comportements normaux de l’espèce par la provision de suffisamment d’espace, d’installations adéquates et la compagnie d’autres animaux de la même espèce. 
  5. La liberté de vivre sans peur et détresse par la provision de conditions de vie qui préviennent la souffrance mentale.
On constate avec tristesse que cinquante ans après ce rapport la majorité des animaux de la ferme ne bénéficient toujours pas de ces libertés. On peut supposer toutes sortes de raisons mais probablement, au fond, cela revient tout simplement à une histoire d’argent.  Les consommateurs veulent payer leurs produits le moins cher possible et les producteurs (n’utilisons pas l’euphémisme « fermier ») veulent faire le plus de profit possible. Les bâtiments coûtent de l’argent, donc cela coûte moins cher de mettre plus d’animaux dans un espace plus réduit et c’est plus économique encore parce que les animaux peuvent moins bouger, donc dépensent moins d’énergie et ont besoin de moins de nourriture. Élever des cochons sur un sol en caillebottis facilite et rend moins cher le nettoyage car le fumier peut être balayé avec un nettoyeur à haute pression, n’importe le fait que les exigences de confort pour les cochons ne sont pas remplies, que les cochons ne peuvent pas suivre leur instinct de fouiller le sol à la recherche de nourriture et que l’abri a une forte odeur d’ammoniaque à cause du fumier en décomposition.

Les producteurs ne vont évidemment pas changer volontairement de méthode: les lobbyistes luttent avec acharnement contre chaque proposition d’amélioration des conditions d’élevage.  En France, on a l’habitude de voir manifester les producteurs, qui bloquent les routes et aspergent de fumier les bâtiments gouvernementaux pour protester contre des régulations qui leur déplaisent. Et le gouvernement cède systématiquement à leurs demandes. 
Pourtant, tout espoir n’est pas perdu et il y a eu quelques succès, tels que l’amélioration des cages en batterie pour les poules, des critères d’étiquetage transparent pour les œufs et l’interdiction dans certains pays de l’élevage d’animaux à fourrure. Malgré les années qu’il a fallu pour appliquer ces lois, la lutte a valu la peine. Cependant, si vous tenez à voir un résultat plus immédiat, la réponse est simple : arrêtez d’acheter ces produits.

Ils ne veulent pas mourir
Quand un animal est en phase terminale d’une maladie incurable et qu’on ne peut plus rien faire pour alléger sa souffrance, l’euthanasie peut être un acte de compassion, mais tout animal en bonne santé possède un fort instinct de survie. Le priver du droit à la vie est alors inacceptable. Le fait que la viande, le lait, les œufs, le cuir etc. ne sont pas essentiels à notre propre survie ne devrait-il pas justifier l’arrêt de la mise à mort de tous ces animaux ? Certaines personnes prétendent que nous donnons la vie à ces animaux et que la mort fait partie de la vie mais peut-on réellement parler de vie quand on sait que la plupart des animaux d’élevage sont abattus avant la puberté ? Et que vaut une vie passée dans des cages empilées les unes sur les autres, au noir dans une grange? 

"Si nous pouvions vivre heureux et en bonne santé sans nuire aux autres … pourquoi ne pas le faire ?" La mission d’Edgar
Yulin, les îles Féroé et le Japon
Chaque année, il y a des pétitions et des manifestations contre des événements tels que le festival de Yulin en Chine, quand des milliers de chiens sont mangés, et la chasse aux dauphins aux îles Féroé et au Japon. Des milliers de gens participent à ces protestations mais on se demande combien d’entre eux continuent à manger des animaux. Comment se fait-il que les gens puissent être outrés par le massacre de chiens et de dauphins tout en acceptant l’abattage de vaches, de cochons, de moutons, de poules, de dindes et ainsi de suite? Est-ce que cela ne les arrange pas de réfléchir à ce paradoxe? Ou n’en ont-ils pas encore pris conscience?